Retour aux sources...
Vous le savez certainement déjà mais je vous le précise de nouveau quand même : je suis ibéroch'ti ! Hein, quoi ( on refait le sketch ) ?! Une nana dont les
parents originaires de la Péninsule Ibérique ( j'ai surtout des origines lusitaniennes ) se sont installés, il y a très longtemps, dans une petite ville du Pas-de-Calais : Arras.
J'ai deux soeurs et cette année, la cadette, recevait à domicile pour les fêtes. L'occasion pour nous, normands d'adoption, de visiter ( ou plutôt de revisiter )
cette capitale de l'Artois au patrimoine flamand si emblématique.
Le Beffroi, à son sommet on peut apercevoir le lion des Flandres...
En 1463 la
ville entreprend la construction du Beffroi qui à l'époque marquait les libertés communales et servait accessoirement de tour de guet en cas d'invasion ennemie. Il ne sera achevé qu'en 1554.
En 1572 , le corps de logis gothique est complété par une aile de style renaissance, puis, à nouveau agrandi en 1658.
Ce monument s'inspire du style gothique et ressemble étrangement aux Beffrois flamands. Le beffroi fut en grande partie détruit pendant la 1ère guerre mondiale.
( octobre 1914) et reconstruit de 1924 à 1932 . Inscrit en juillet 2005 au Patrimoine Mondial de l'Unesco ( avec 22 autres beffrois de la région ).
Dans la région on attacha beaucoup d'importance à la reconstruction à l'identique qui nécessita de nombreux fonds. On utilisa donc les matériaux retrouvés sur le
site.
Les maisons flamandes de la place des Héros...
La Place des Héros avec au fond, à droite, le clocher de l'église Saint-Jean-Baptiste.
Comme de nombreuses cités du Nord-Pas-de-Calais, Arras possède ses géants. Jacqueline, Colas et Dédé font plus de 6 mètres de haut et portent les costumes des maraîchers d'Achicourt ( petite ville de l'agglomération ).
Ils sont exposés dans le hall d'entrée de l'hôtel de ville ( le Beffroi ) et ne sortent que lors des fêtes...
Depuis l'office du tourisme, situé dans ce même édifice, nous avons accès aux Boves ( aux caves ) établies sur 3 niveaux dont le dernier est à une profondeur de 12
mètres...
![Les-Boves.jpg]()
Tradition arrageoise, l’exploitation de la craie a commencé dès
la période antique.
Ouvert au public en 1982, le
circuit des Boves, nom donné aux carrières de craie, permet un voyage original au cœur des galeries de l’époque médiévale.
Ce lieu insolite, coupé du monde extérieur à douze mètres de profondeur retrace une partie de l’histoire de la
ville.
Lieu de labeur au Xème siècle, les carriers en
extrayaient la craie afin de construire le mur d’enceinte et différents bâtiments de la ville.
A partir du XIIIème siècle, les souterrains faisaient fonction de lieu de stockage et de dépôt pour les denrées
alimentaires (céréales, légumes…), le vin, la bière…
Cependant l’épisode le plus important de l’histoire des Boves d’Arras est sans nul doute l’utilisation
des souterrains lors de la Première Guerre mondiale par l’état-major britannique. Celui-ci a élaboré un plan ambitieux en intégrant les carrières dans un vaste réseau souterrain pour permettre
aux troupes de surgir à quelques mètres devant les lignes ennemies le 9 avril 1917. Pour cela, l’armée britannique engagea de lourds travaux qui durèrent six mois dans le sous-sol arrageois.
C’est ainsi que les souterrains sont électrifiés, reliés à des canalisations d’eau (pour les cuisines et les lavoirs). Sont également aménagés des postes médicaux, des postes de commandement, une
voie ferrée pour le ravitaillement. Les Boves sont devenues alors une véritable cité souterraine pouvant accueillir plus de 20 000 personnes.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Boves servirent essentiellement comme abri à la population civile
lors des bombardements anglo-américains de 1944.
La visite permet de découvrir des puits d’extraction, des galeries, mais aussi des salles voûtées, des escaliers à vis
et à redent… ainsi que les conditions de leur création et leur utilisation au fil des siècles.
Nous ne résistons à une petite montée au sommet du Beffroi ( elle se fait grâce à un ascenseur, seules les dernières se font à pied )...
Attention, aux mélodieux sons émis par les carillons succèdent ceux assourdissants produits par les cloches. Nous avons tous sursauté dans les escaliers !
L'horloge du clocher vue de près...
Une vue plongeante sur les deux places : tout d'abord la place des Héros et sur la gauche la Grand'Place...
Destinés à l'origine à recevoir de vastes marchés , elles
contribuèrent largement aux différentes périodes de prospérité que connu la ville.
L'architecture des deux places d'Arras est unique en France et suscite l'intérêt du monde entier concernant les 155 façades de maisons de style baroque-flamand.
La plupart des maisons datent du XVIIIème siècle et à cette époque les maisons étaient construites en pans de bois même si par soucis d'urbanisme on recommandait de construire en pierre
ou en brique.
Un certain nombre de maisons ont été détruites pendant la 1ère guerre mondiale mais heureusement reconstruites à l'identique ce qui donne un air de nostalgie.
Elles sont d'autant plus majestueuses qu'elles laissent transparaître une harmonie renforcée par les 345 colonnes de grès et la grande originalité réside dans les pignons de hauteurs
différentes.
Derrière l'hôtel de ville, se trouve la place de la Vacquerie ( c'est là que se tient une fois par semaine, le samedi, le marché aux fruits et légumes ).
Le marché a lieu deux fois par semaine sur la place des Héros, le mercredi et le samedi. Ce dernier jour, il s'étend même jusqu'à la Grand'Place.
![Arras - Beffroi de nuit]()
Le rat est un symbole d'Arras. L'origine en serait la non prononciation du " s " final à une certaine époque.
La Grand'Place avec au fond la plus vieille maison de la ville. Une maison avec un pignon à redents ou à " pas de moineaux " qui date du XIVème siècle.
![Arras---Grand-Place---La-faisanderie-copie-1.jpg]()
La Faisanderie est un restaurant gastronomique que je vous recommande les yeux fermés...
La fameuse maison dont je parlais un peu plus haut est, en fait, un hôtel ( deux ★★ ) qui s'appelle Les Trois Luppars.
Si vous désirez un hôtel plus chic en centre ville, je vous conseille alors L'Univers ( qui propose, également, un service des restauration haut de gamme )...
L'église Saint-Jean-Baptiste.
La rue Wacquez-Glasson, avec au bout l'église Saint-Jean-Baptiste. Elle rend hommage, par son nom composé, aux deux pompiers morts en 1915 en combattant l'incendie
de ce lieu de culte sous les bombardements.
Une énorme tenture se dresse dans les airs, tel un étendard, à l'entrée de la rue Ronville, une rue piétonnière bordée de commerces...
Quelques devantures de commerces...
Hors de question de quitter le Nord sans manger une frite, hein !
Une des meilleures baraques à frites de la ville se situe au 97, rue Winston Churchill...
J'ai pris un américain saucisse au maroilles avec une sauce ch'ti. Ne faites pas la grimace car le maroilles chaud est délicieux. Parole d'ibéroch'ti !
J'espère que la visite vous a plu. J'aimerais d'ailleurs profiter de l'occasion pour dénoncer la politique de certains médias qui ne veulent mettre en évidence que
les cas sociaux de la région. Lors de l'ouverture de l'annexe du Louvre à Lens, une
équipe de télévision a refusé de tourner car il faisait beau et les gens interviewés parlaient sans accent ! Le Nord ce n'est pas que Germinal, marre de cette étiquette qui colle à la peau de la
région. J'ai grandi à Arras, j'ai vécu à Lille et travaillé un peu partout dans la région. Je n'y ai pas vu plus de misère qu'en Normandie où je vis depuis 10 ans.
Une chose, par contre, est indéniable : nous sommes, de manière générale, plus ouverts et plus sympas qu'ailleurs ! Cela semble très chauvin et vantard de
faire une telle déclaration mais c'est malheureusement un fait véridique. J'ai d'ailleurs une propostion à faire : certains grincheux devraient faire un stage obligatoire dans le Nord !
;-b
That's all folks !
P.S. # A goûter : le welsch, la flamiche au maroilles, la flammekueche ( piquée aux alsaciens ), la carbonnade flamande, les gauffres à la vergeoise, les endives au
jambon, un potjevleesch, les bières, les glaces au spéculoos, les bêtises de Cambrai ( des bonbons ),... et les frites ( les meilleures sont les belges, faites au blanc de boeuf ) !
## La batterie de mon réflex ayant déclaré forfait, les photos ont été réalisées avec l'appareil de Mlle E. : un petit Sony rose !
### D'autres photos : ici.